Portrait de femme: Marie Gérin-Lajoie

26 juin, 2020

Nouvelle

Marie Gérin-Lajoie, née le 9 juin 1890 à Montréal et décédée le 7 janvier 1971 dans la même ville, est une travailleuse sociale, fondatrice de communauté religieuse et pionnière du service social dans le milieu francophone au Québec. Marie Gérin-Lajoie est une figure incontournable de l’histoire montréalaise et québécoise. Engagée dans les œuvres de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB), elle a décidé de consacrer sa vie au travail social en créant l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. 

Au tournant du XXe siècle, Montréal connaît, comme la plupart des villes industrielles d’Amérique du Nord, une ère de prospérité. Malgré tout, cette situation n’a pas les mêmes répercussions pour l’ensemble de la population. L’expansion économique, démographique et territoriale crée donc un véritable clivage social. La grande bourgeoisie anglophone ainsi que la petite bourgeoisie francophone profitent de cet essor pour consolider leur richesse. À l’autre bout de l’échelle sociale, les pauvres vivent dans la misère permanente. Cette situation suscite une prise de conscience, notamment auprès de femmes, dont Marie Gérin-Lajoie.

Marie Gérin-Lajoie naît dans un monde en pleine transformation, elle trouve son équilibre en combinant ses vocations de religieuse et de militante. Sur le plan des études, elle se distingue en devenant la première Canadienne française à obtenir un baccalauréat ès arts (1911). Elle fonde en 1923 l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil qui se consacre aux œuvres sociales, notamment auprès des démunis et des immigrantes. Marie Gérin-Lajoie passe donc une partie de sa vie à lutter en faveur d’un monde plus juste, que ce soit pour le droit de suffrage des femmes (elle sera cofondatrice du Comité provincial du suffrage féminin), pour l’accès à l’éducation ou pour l’amélioration des conditions de travail, elle tente de réformer la société. Elle mettra sur pied l’Association des aides-ménagères en 1933. Les initiatives de Marie Gérin-Lajoie vont contribuer à une meilleure intégration sociale des immigrantes domestiques. Le désir de Marie Gérin-Lajoie d’éduquer les femmes l’amène à mettre sur pied des écoles d’éducation familiale et sociale ainsi qu’une école de formation d’auxiliaires familiales où l’on donne des cours de cuisine, de couture et d’hygiène.

Elle a également reçu de nombreuses distinctions :

  • Une rue, à Terrebonne, a été nommée en l’honneur de Marie Gérin-Lajoie
  • La Fondation Les œuvres Marie Gérin-Lajoie a été créée en février 1990 par l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal afin de poursuivre l’œuvre d‘éducation et d’action sociale de Marie Gérin-Lajoie
  • Un centre de formation sociale créé par l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal en 1996 porte aussi son nom
  • En 1993, Postes Canada a émis un timbre en son honneur

« Aimer son prochain, c’est d’abord chercher à rétablir en sa faveur des conditions normales de vie ». Marie Gérin-Lajoie

De mère en filles, la cause des femmes

Marie Gérin-Lajoie est la fille de Marie Lacoste (auteure, éducatrice, militante sociale, fondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste). Deux de ses sœurs, Justine Lacoste-Beaubien et Thaïs Lacoste-Frémont ont, elles aussi, marqué l’histoire du Québec. La première a fondé l’hôpital Sainte-Justine, et la seconde, journaliste, a également mené le combat pour le suffrage féminin.

Marie Gérin-Lajoie et sa mère Marie Lacoste. Photographie prise le jour de l’érection canonique de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal, 26 avril 1923

Marie Lacoste, entourée de ses filles (de g. à d. Yvonne, Thaïs, Blanche, Marie Lacoste, Jeanne, Marie, Berthe et Justine) 1907

Marie Gérin-Lajoie fait partie de ces femmes qui ont décidé de se battre pour la cause des femmes. Ses actions s’inscrivent dans les grandes réalisations sociales menées au Québec. Elle laisse donc un héritage remarquable qui aidera les générations suivantes à poursuivre son œuvre.

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